Nous avons eu la possibilité d’étudier pendant 10 mois les variations de la qualité des cheveux de 165 marins, tous militaires sur la même unité.
Partis en mars 65, nous passions l’Equateur le 1er avril, 10 jours à Papeete pour tourner six mois dans ces îles magnifique, passer le réveillon du jour de l’an 65 à Nouméa et quitter la Nouvelle Calédonie en mars 66 vers la France.
Il faut dire immédiatement q’une conclusion absolue ne peut être retirée des corrélations entre les déplacements d’une part et les variations du cheveu d’autre part. Compte tenu du climat, de la nourriture, des variations diamétralement opposées ont été constatées d’un sujet à l’autre, sauf quelques cas exceptionnels tels que celui-ci : “28-7-66 Papeete.
Les cheveux secs ont tendance à tomber. Le premier élément, en fonction du climat identique pour tous les marins à bord de l’Aviso Escorteur P., est de la variété des qualités de cheveux au départ. Or, avec 165 sujets de toutes classes sociales, officiers à matelots, techniciens à deuxième classe, on constate toutes les variétés de cheveu : 130 sont secs, 30 sont gras et 5 sont intermédiaires. Mais il traverseront des zones très sèche, très humides, très ensoleillées, etc.
Le second élément est la similitude d’alimentation. Alimentation saine, substantielle et riche. Revenons par exemple le 4 janvier 66. A midi, melon, sauté de veau, frites, salade, dessert et le soir poireaux vinaigrette, jambon, macédoine, fruits. Vin rouge. Donc aucune forme de carence alimentaire. la viande était toujours congelée, la charcuterie de conserve, les fruits et oeufs traités pour conservations selon méthodes actuelles. Surveillance médicale très compétente : Médecin-major première classe A. On constate tout d’abord que des variations rapides se produisirent dans la qualité du cheveu chez 30 % des sujets. En un mois, passage du gras au sec (cas K. ou P.), mais simultanément également, passage de sec au gras (cas Larent ou Guichard) ; souvent conservation sec-sec (L.), ou gras-gras (N.). Si la séborrhée s’intallat peu au début, il y eut quelques cas d’agression du métabolisme, mais rare (P. entre le 23-4-65 et le 23-5-65 perdit d’abondantes touffes mais on avait déjà noté « chute dès le départ ». Par contre, début de séborrhée chez Prost d’un cheveu déjà gras le 22+-4, devenant nettement séborrhéïque avec début d’alopécie le 19-5. Une seconde remarque important : malgré des variations multiples de conditions de vie, certains sujets présentèrent un totale stabilité du cheveu : sec sans changement (T.) du départ au retour, ou d’autres (B. ou S.) gras sans changement tout au long du voyage. Troisième remarque : des variations sans raison apparente : chez certains : sec-gras-sec ; chez d’autres gras-sec-gras. Ces remarques faites il importe surtout de suivre l’allure générale de l’ensemble des cas au cours de pérégrinations. On ne peut conclure à quelques corrélation entre les variations de climat et l’évolution de la qualité du cheveu. Le séjour aux pays chauds et ensoleillés n’a en rien modifié les tendances, ni unifié l’évolution vers certains tendances. L’uniformité de l’alimentation n’a en rien “marqué” les sujets, tout comme s’il sagissait d’une alimentation fraîche et normale. Les anomalies (chute de cheveux, champignons, pelade, etc.) n’ont été ni moins fréquentes ni plus fréquentes qu’à terre. Les modifications de caractère n’ont pas apporté des éléments de variations dans la qualité du cheveu. On ne peut noter aucune corrélation en certaines tendances (alcoolisme, modifications de caractère, etc.) et les variations du cheveu. Pour terminer, il nous paraît intéressant de soumettre quelques cas très particuliers qui méritent un mot d’observation clinique.
